Dimanche 20 juillet 2025, l’Arène nationale de Pikine a été le théâtre d’un choc aussi attendu que spectaculaire. Dans une ambiance survoltée, Moustapha SENGHOR, alias Siteu, a créé la surprise en dominant Balla GAYE 2, le légendaire Lion de Guédiawaye.
Présenté comme le combat-phare du festival de lutte, organisé par Albourakh Events, ce duel mettait aux prises deux générations de champions. D’un côté, Balla Gaye 2, fort de son expérience et de son récent succès contre Tapha Tine, et détenteur d’un palmarès impressionnant (23 victoires, 6 défaites) ; de l’autre, Siteu, espoir de l’écurie Lansar, en quête de rédemption après plusieurs revers, dont une défaite marquante face à Modou Lô.
Dès les premières secondes, la tension était palpable. Balla GAYE 2 a tenté d’imposer sa fougue, mais Siteu, étrangement plus calme, a su déjouer les pièges, avant d’enchaîner par une prise dont Balla GAYE 2 n’arrivera jamais à se défaire : Dans une phase d’échanges musclés, le jeune lutteur a réussi à se saisir du nguëmb de son aîné. Conscient de sa bonne prise, Siteu n’a eu besoin que d’attendre un mauvais alignement des jambes de son adversaire pour le terrasser facilement, par une prise latérale qui n’aurait pas eu raison d’un Balla GAYE mieux préparé physiquement.
Préparé aux États-Unis, Siteu a affiché une maturité tactique nouvelle, alliant explosivité et lucidité. Son triomphe est salué de toutes parts. « Exploit de Siteu à l’Arène nationale ! », titrent les commentateurs de Lutte Tv. La presse, unanime, parle d’un tournant historique. Le journal Record évoque une « défaite symbolique du Lion de Guédiawaye », tandis que Le Soleil qualifie la performance de « magnifique victoire ».
Le lion de Guédiawaye, lui, voit son statut de référence remis en question. Cette défaite face à un adversaire plus jeune et pas connu comme un foudre de guerre, relance le débat sur la relève générationnelle. Si son palmarès reste prestigieux, l’ancien Roi devra revoir sa préparation physique, s’il n’est pas déjà temps pour lui de songer à la retraite.
Ce combat restera dans les annales. Non seulement pour la qualité du spectacle offert, mais aussi pour ce qu’il représente : une transition en cours dans la lutte sénégalaise, où l’intelligence tactique et la fraîcheur physique prennent peu à peu le pas sur la masse musculaire.