La situation à El-Fasher, capitale du Darfour-Nord au Soudan, est extrêmement préoccupante. Depuis avril 2023, la ville est le théâtre d’affrontements violents entre les Forces armées soudanaises (FAS) et les Forces de soutien rapide (FSR), une milice paramilitaire issue des Janjawid. Les FSR ont intensifié leurs attaques, aggravant une crise humanitaire déjà critique. Ils ont lancé une offensive majeure contre El-Fasher, dernier bastion stratégique de l’armée dans la région. Cette attaque a provoqué des combats intenses, des bombardements et des tirs d’artillerie, touchant des zones résidentielles et des infrastructures civiles. Des milliers de civils sont pris au piège, sans accès à l’aide humanitaire.
Selon Médecins Sans Frontières (MSF), les FSR et leurs alliés ont commis des violences de masse à caractère ethnique, ciblant notamment les communautés Zaghawa et Masalit. Des témoignages font état d’exécutions sommaires, de viols et de déplacements forcés. Le camp de Zamzam, proche d’El-Fasher, a été attaqué en avril 2025, entraînant la fuite de 400 000 personnes vers El-Fasher, où elles sont désormais piégées.
De ce fait, les infrastructures médicales sont gravement touchées. Le seul hôpital pédiatrique d’El-Fasher a été mis hors service par une bombe en mai 2024. Les attaques contre les établissements de santé se multiplient, privant la population de soins essentiels. Faute de soins et d’assistance, l’épidémie de choléra a causé plus de 2 300 décès en un an. L’ONU et des organisations humanitaires appellent à une cessation immédiate des hostilités et à l’ouverture de couloirs humanitaires pour permettre l’acheminement de l’aide. La communauté internationale est exhortée à intervenir pour mettre fin aux violences, ce qui ramènerait, par ricochet, la quiétude parmi les civils.