
Le climat politique et institutionnel sénégalais s’enflamme autour de deux développements majeurs : la reconnaissance par le Fonds monétaire international (FMI) d’une dette cachée héritée du précédent régime, et l’avancement d’une procédure parlementaire pouvant conduire à la mise en accusation de l’ancien président Macky SAll devant la Haute Cour de justice (HCJ).
En marge des Réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale à Washington, la Directrice générale du Fonds, Kristalina Georgieva, a salué la transparence du gouvernement actuel, dirigé par le président Bassirou Diomaye FAYE.
« Il s’agissait d’une dette dissimulée, et ils ont eu le courage de la révéler », a-t-elle déclaré, en référence à la décision des autorités sénégalaises de dévoiler des engagements financiers longtemps exclus des statistiques officielles.
Cette reconnaissance internationale renforce la légitimité de l’exécutif sénégalais, déterminé à faire toute la lumière sur la gestion des finances publiques sous le régime précédent. À Dakar, l’Assemblée nationale se prépare à examiner un projet de résolution de mise en accusation visant l’ancien chef de l’État.
Selon Jeune Afrique, Ayib DAFFÉ, président du groupe parlementaire PASTEF, a confirmé la progression du processus :
« Le projet de résolution a été déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale. En principe, il devrait être examiné au cours de cette session. Conformément au règlement intérieur, toute résolution doit d’abord franchir l’étape de la recevabilité avant d’être soumise à la plénière », a-t-il précisé.
Cette déclaration illustre la rigueur institutionnelle du processus : la Commission des lois et le Bureau de l’Assemblée nationale devront d’abord se prononcer sur la recevabilité du texte. Ce n’est qu’après cette validation qu’un vote en plénière pourra avoir lieu, ouvrant la voie à un éventuel procès devant la HCJ, juridiction compétente pour juger les anciens présidents et ministres pour des faits commis dans l’exercice de leurs fonctions.
Si la nature exacte des faits reprochés à Macky Sall, n’a pas encore été rendue publique, plusieurs analystes établissent un lien entre les irrégularités budgétaires supposées et la dette non déclarée récemment mise au jour.