
Alors que la production maraîchère décline dans la zone des Niayes, notamment à Darou Khoudoss, Mboro et Notto Gouye Diama, le Cayor, et particulièrement l’arrondissement de Mérina Dakhar, s’impose comme le nouveau pôle agricole du Sénégal. Grâce à son eau non salée, ses sols fertiles et une main-d’œuvre disponible, cette zone autrefois tournée vers les cultures pluviales (arachide, mil, maïs, niébé) se convertit progressivement au maraîchage, soutenue par plusieurs programmes publics et partenaires techniques.
Le Programme d’Appui au Programme National d’Investissement Agricole au Sénégal (PAPSEN), financé par la coopération italienne, est au cœur de cette mutation. Depuis 2025, il a permis l’aménagement de 400 hectares de fermes horticoles et arboricoles dans les régions de Thiès, Fatick et Diourbel, dont 195 hectares à Tivaouane, avec 173 à Mérina Dakhar. Dix-neuf fermes y sont déjà fonctionnelles, certaines dotées de poulaillers, d’équipements modernes et de systèmes de goutte-à-goutte.
Les groupements de femmes, comme le GIE Sine Macoumba, profitent pleinement de cette dynamique. L’accès aux semences, aux intrants gratuits et aux formations agricoles a permis d’importantes récoltes de gombo, tomate, oignon, carotte ou pastèque, réduisant l’exode rural et améliorant les revenus des ménages.
Avec l’appui d’autres projets comme le PARIIS, le Cayor avance vers la souveraineté alimentaire en légumes. Toutefois, la dégradation de la route Mékhé-Thilmakha demeure un frein majeur. Les populations appellent à sa réhabilitation pour consolider les acquis d’une région promise à devenir le nouveau grenier maraîcher du Sénégal.