
…POUR DÉNONCER LES DÉRIVES MONARCHIQUES DE TRUMP
Ce samedi, les habitants de toutes les contrées des États‑Unis ont répondu à l’appel d’un mouvement inédit : la grande manifestation nationale sous l’égide de la coalition « No Kings ». Organisateurs et médias évoquent un chiffre record d’environ 7 millions de manifestants mobilisés dans tous les 50 États.
Dans des villes comme Chicago, New York, Los Angeles, Atlanta ou Washington DC, des centaines de milliers de personnes se sont déployées sur les places publiques, les parcs, les avenues. À Chicago, on parle de plus de 250 000 participants à Grant Park. Le slogan qui a traversé le pays; « No Kings, No Thrones, No Crowns » (Pas de rois, pas de trônes, pas de couronnes), visait directement le style de gouvernance attribué à Trump, perçu par les manifestants comme un retour d’un pouvoir autoritaire.
Parmi les motifs de colère exprimés :
– Le renforcement de l’emploi des forces fédérales dans les villes démocrates (Chicago, Portland, Los Angeles).
– Une politique d’immigration jugée brutale, et le sentiment d’un gouvernement qui concentre les pouvoirs.
– Des visuels présidentiels sur les réseaux sociaux qualifiant Trump de « King », fortement critiqués. Fait notable : malgré l’ampleur de la mobilisation, les débordements ont été limités. Les organisateurs avaient engagé dès le départ l’accent sur une protestation « joyeuse », non violente.
Partout, drapeaux, costumes, messages créatifs : l’événement a pris des allures de fête citoyenne en colère, mais non de chaos. Cela a renforcé le message : la contestation est massive, déterminée, mais reste dans le cadre démocratique.
Face à cette vague, la réponse de Trump a été aussi rapide que sèche. Il a qualifié les manifestants de « blague », affirmant qu’ils « ne représentaient pas ce pays ». Le contraste est frappant : un président qui se considère non roi, selon ses mots, mais dont l’opposition accuse le style de gouvernance de dérive monarchique.
Pourquoi cela peut changer la donne ?
– Le spectre de la reconquête démocratique s’élargit : ce mouvement pourrait cristalliser une opposition déterminée non seulement aux politiques, mais au mode d’exercice du pouvoir.
– L’image internationale des États‑Unis s’en trouve abîmée. Un pays qui aime se présenter comme phare de la démocratie voit des millions de ses citoyens dans la rue, dénonçant la concentration des pouvoirs.
– Politique intérieure : ce type de mobilisation pourrait peser lourd dans les scrutins à venir, galvaniser un électorat en colère et inspirer de nouvelles formes d’engagement collectif.
In fine, la « No Kings » du 18 octobre 2025 n’est pas juste un coup de gueule contre Donald Trump. C’est un signal déclenché par des millions d’Américains qui disent vouloir plus que des élections : la sauvegarde de leurs institutions, de leur voix et de leur place dans le projet démocratique.
Pour le président en exercice, c’est une alerte massive. Pour l’opposition et le pays, c’est peut‑être le jour où l’Amérique refuse à nouveau « des rois ».