Le FMI et les autorités burkinabè ont annoncé l’approbation d’un nouveau programme de soutien financier d’environ 425 millions de dollars (env. 240 milliards de FCFA) destiné à relancer l’économie et à renforcer la résilience face aux chocs.
Le pays avait déjà bénéficié d’un programme du FMI via la « Extended Credit Facility » (ECF) et la « Resilience and Sustainability Facility » (RSF), notamment pour appuyer la gouvernance et la résilience climatique.
Le timing n’est pas, cependant, anodin. C’est après que le Burkina Faso ait mis en place une série de mesures :
– Sortie de la liste grise du Financial Action Task Force (FATF) grâce à des réformes de gouvernance.
– Mobilisation accrue des recettes intérieures, réduction des arriérés et contrôle des dépenses publiques annoncés dans le budget 2026.
– Engagement à ramener le déficit budgétaire à 3 % du PIB à moyen terme, dans le cadre des engagements communautaires de l’UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest-africaine).
Tout accord avec le FMI est, néanmoins, assorti de contreparties :
– Le pays devra respecter des objectifs quantitatifs (déficit, dette) et des benchmarks structurels (gouvernance, transparence, contrôle de la dette)
– Avec la présence d’une insécurité persistante, la production et les recettes risquent d’être affectées, ce qui fragilise le plan de redressement.
– Le besoin de financement extérieur reste élevé : sans nouveaux investissements étrangers ou amélioration de la base fiscale, le bourdon de la dette pourrait à nouveau retentir.
En conclusion, le cas du Burkina Faso montre qu’un pays peut, même dans un contexte difficile, obtenir un soutien significatif. Mais la clé réside dans :
– La conversion des promesses en résultats visibles pour les populations.
– La gestion rigoureuse des ressources et la protection contre les chocs externes (or, sécurité) ;
– La construction d’un cadre durable de développement, au‑delà du « plan ».