La 30ᵉ conférence annuelle de l’United Nations Climate Change Conference (COP30) se déroule cette semaine en plein cœur de l’Amazonie, dans la ville de Belém, au Brésil. La mobilisation des communautés autochtones, dès l’ouverture, a cependant marqué les esprits, et remis en cause le déroulé habituel du sommet.
Dès le 10 novembre, la conférence a pris place dans une forêt. Ce qui est hautement symbolique : le gouvernement brésilien souhaitait en faire « la COP de l’Amazonie », mettant en lumière ses engagements pour le climat.
Trois jours plus tard, un groupe de manifestants autochtones et d’activistes a forcé le passage à l’entrée du site de la conférence. Plusieurs dizaines d’entre eux ont franchi les barrières de sécurité et pénétré la « zone bleue » (réservée aux délégations), en scandant des slogans tels que « Our land is not for sale » (« Notre terre n’est pas à vendre » en français). Deux agents de sécurité ont été légèrement blessés dans l’affrontement. Les manifestants exigent :
– L’inclusion des communautés dans les décisions.
– Le renforcement des mécanismes de « justice climatique » (droits fonciers, finances, infrastructures).
– Et qu’on ne laisse pas le sommet devenir une vitrine publique sans effet concret.
En résumé, à Belém, l’Amazonie ne fut pas qu’un décor : elle est devenue actrice. Le blocage de l’entrée du sommet par les peuples autochtones n’est pas une simple action symbolique : c’est une alerte : « nous existons » et « nous voulons être entendus ». L’issue de la COP30 dépendra moins du communiqué final que de la capacité à traduire cette présence frontale en actes. Sans cela, l’avenir des forêts tropicales et de notre climat pourrait bien être scellé en silence !