
Le directeur général de la Société Africaine de Raffinage (SAR), Mamadou Abib DIOP, a confirmé que le Sénégal prévoit de lancer dès 2026 la construction d’une seconde raffinerie. L’objectif : combler le déficit de transformation locale, réduire les importations de produits pétroliers finis, et renforcer la souveraineté énergétique du pays. Ce nouveau projet, baptisé parfois SAR 2.0, nécessitera un investissement estimé entre 2 et 5 milliards de dollars. Plusieurs investisseurs étrangers, notamment de Chine, de Turquie et de Corée du Sud auraient déjà manifesté leur intérêt.
La raffinerie de Dakar (SAR), en activité depuis 1961, traite actuellement environ 1,5 million de tonnes de brut par an, soit l’équivalent de quelque 30 000 barils par jour. Or, le champ pétrolier offshore de Sangomar, exploité par Woodside, a une capacité de production bien plus importante : il produit chaque année environ 34,5 millions de barils (≈ 4,6 millions de tonnes). Autrement dit, une grande partie du brut sénégalais doit encore être exportée pour être raffiné ailleurs. Ce qui engendre des coûts, des marges perdues et une dépendance accrue aux marchés étrangers.
La nouvelle raffinerie devrait donc ajouter 4 millions de tonnes de capacité de traitement par an, soit un bond capable de rapprocher le Sénégal de l’autosuffisance énergétique. Avec une telle capacité, non seulement l’État du Sénégal pourrait couvrir la demande locale, mais il pourrait aussi devenir un acteur d’exportation pour la sous‑région. Cette option est souvent évoquée dans les discours officiels autour du projet.
Un projet de cette ampleur requiert des financements solides, des garanties de retour sur investissement et des partenaires techniques de qualité. Le Sénégal devra rassurer sur la rentabilité, la viabilité à moyen terme, et la gestion transparente. Le montant estimé (2 à 5 milliards USD) est élevé et exige une répartition claire des risques.
À ce jour, l’emplacement de la future raffinerie n’est pas encore décidé. Il faudra tenir compte des infrastructures (routes, ports, énergie) et des contraintes environnementales. Aussi, l’acheminement du brut (depuis Sangomar ou autres champs) et la distribution des produits raffinés doivent être optimisés pour réduire les coûts logistiques.
Construire une raffinerie moderne implique de respecter les normes environnementales les plus strictes : rejets atmosphériques, traitement des eaux usées, gestion des déchets, impact social sur les populations proches. Ces exigences doivent être intégrées dès la conception.
Face aux critiques habituelles sur les grands projets, il faudra garantir des structures de gouvernance solides, des audits réguliers, et une implication de la société civile. Aussi, pour éviter les raideurs bureaucratiques ou la corruption, la transparence sera une condition sine qua non du succès.Le fait, d’ailleurs, que ce projet d’envergure soit piloté par un homme de la trempe d’Ousmane SONKO, est de bon augure pour les potentiels investisseurs, car ce type de projet peut être source de polémique au Sénégal
Le plan d’exécution de la raffinerie:
– 2026 : démarrage des travaux (confirmation officielle annoncée).
– 2029 : date visée pour l’entrée en service (certains médias évoquent cette échéance).
– Jusqu’en 2030 : horizon souvent évoqué dans les projets de modernisation énergétique pour le Sénégal.
Les retombées bénéfiques d’une telle raffinerie ?
– Réduction de la dépendance énergétique : diminuer le recours aux importations coûteuses de produits raffinés.
– Création de valeur locale : raffiner le brut sénégalais sur place augmente les marges nationales et stimule l’industrie.
– Effet catalyseur pour l’industrie : secteur pétrochimique, transformation locale, emplois qualifiés.
– Renforcement de l’image internationale : un pays producteur avec capacité de raffinage incite l’investissement étranger.