
L’éthique de la gouvernance au prisme de la reddition des comptes : le cas du détournement des fonds Covid-19 au Sénégal et la réponse du régime de Bassirou Diomaye FAYE
La gestion des ressources publiques dans un État de droit repose sur les principes de transparence, de responsabilité et de redevabilité. Au Sénégal, la pandémie de Covid-19 a été l’occasion pour l’État d’injecter des sommes considérables dans le cadre de la résilience économique et sociale. Toutefois, les rapports des corps de contrôle ont révélé de nombreuses irrégularités dans la gestion des fonds alloués, mettant en lumière un système de prédation institutionnalisée sous le régime de l’ancien président Macky Sall. Plusieurs Directeurs de l’Administration Générale et de l’Équipement (DAGE) et ministres ont été cités dans des affaires de détournement, illustrant une gouvernance dévoyée où les intérêts personnels ont primé sur la souffrance du peuple sénégalais.
Face à cette situation, le régime du Président Bassirou Diomaye Faye, porté par une volonté de rupture, s’illustre par une approche rigoureuse de l’assainissement de la gestion publique. Son Premier ministre, Ousmane Sonko, incarne cette volonté à travers des mesures fermes de reddition des comptes et de renforcement des organes de contrôle. Ce texte propose une analyse critique du détournement des fonds Covid-19 sous l’ancien régime et une mise en valeur de la nouvelle dynamique de gouvernance impulsée par le duo Diomaye-Sonko.
I. Le détournement des fonds Covid-19 : un scandale d’État révélateur d’une gouvernance prévaricatrice
1. La gestion opaque et clientéliste des ressources publiques
Durant la crise sanitaire mondiale, le gouvernement de Macky Sall avait annoncé un programme de résilience économique et sociale (PRES) d’un montant de 1 000 milliards de FCFA. Ce programme, censé soutenir les ménages vulnérables et les secteurs économiques touchés, a très vite révélé ses failles. Les audits menés par la Cour des comptes et d’autres institutions ont mis en lumière de graves dysfonctionnements : surfacturations, absence de pièces justificatives, marchés attribués sans appel d’offres, et même des versements de fonds à des structures fictives.
2. L’impunité comme norme : quand la morale publique s’efface devant la protection politique
Malgré la gravité des faits, peu de responsables ont été inquiétés sous le régime précédent. Les personnes mises en cause bénéficiaient souvent de l’impunité, protégées par leur proximité avec le pouvoir. Ce silence complice a nourri un sentiment d’injustice au sein de la population, alors même que les couches les plus vulnérables subissaient de plein fouet les conséquences économiques et sociales de la pandémie.
II. Le tournant éthique du régime de Bassirou Diomaye Faye : vers une gouvernance fondée sur la transparence
1. Une volonté affichée de rupture et de justice sociale
L’accession au pouvoir du Président Bassirou Diomaye Faye a marqué un tournant décisif dans l’histoire politique sénégalaise. Sa démarche est celle d’une gouvernance citoyenne, intègre et équitable. Le choix d’Ousmane Sonko comme Premier ministre n’est pas anodin : il incarne depuis des années un combat contre la corruption et pour la reddition des comptes. Leurs premières actions ont été révélatrices : audits généralisés, publication des rapports, engagement à faire comparaître les responsables impliqués devant la justice.
2. Le renforcement des organes de contrôle et de transparence
Sous le nouveau régime, les institutions telles que la Cour des comptes, l’Inspection générale d’État (IGE) ou encore l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) sont redynamisées et renforcées dans leur indépendance. Cette approche institutionnelle vise à instaurer un climat de confiance entre l’État et les citoyens, et à poser les jalons d’un nouveau pacte républicain basé sur la vertu.
III. Pour une culture politique de la responsabilité : l’héritage à construire
1. L’importance de la mémoire collective et de la justice transitionnelle
Le traitement du dossier des fonds Covid-19 ne doit pas être un simple acte de vengeance politique. Il s’agit d’un moment de vérité nationale où la justice doit être rendue au peuple sénégalais. Les responsabilités doivent être situées, les coupables jugés et les biens publics récupérés. Ce processus est également essentiel pour ancrer dans la conscience collective l’idée que nul n’est au-dessus de la loi.
2. L’exemplarité comme levier de refondation de l’État
La mission que s’est assignée le Président Diomaye Faye, épaulé par Ousmane Sonko, est celle d’une refondation morale et institutionnelle. Elle repose sur l’exemplarité des dirigeants, la participation citoyenne, et l’instauration d’un modèle de développement centré sur la justice sociale. C’est dans cette optique que la lutte contre la corruption devient un pilier de l’action publique.
Conclusion
La gestion des fonds Covid-19 constitue une page sombre de l’histoire récente du Sénégal. Elle révèle une gouvernance prédatrice, marquée par l’opacité, le clientélisme et l’impunité. Cependant, la réponse du régime de Diomaye Faye, fondée sur la transparence, la justice et la réhabilitation des valeurs républicaines, offre un espoir réel de renouveau démocratique. Il est désormais essentiel de consolider cette dynamique afin de construire un État juste, éthique et au service exclusif du peuple.
Cheikh Mbacke Faye, Consultant en communication diplomatique et relations internationales