ENTRE FICTION ET PROJECTION : Le GÂNJAR, la nouvelle monnaie sénégalaise

ENTRE FICTION ET PROJECTION : Le GÂNJAR, la nouvelle monnaie sénégalaise
09/07/25 Moro

DAKAR, Sénégal – Des arcanes feutrés de la haute administration aux officines bruissantes des technocrates, une confidence longtemps murmurée, reléguée au rang de mythe d’État, s’est subitement cristallisée en une information de première importance. Le Sénégal, cette puissance économique émergente de l’Afrique de l’Ouest, est sur le point d’opérer une rupture paradigmatique majeure dans sa politique monétaire. Il s’apprête à délaisser l’ancrage jugé obsolète au Franc CFA pour forger une devise nationale entièrement souveraine, baptisée le Gânjar. Ce vocable, puisé aux racines profondes du wolof, évoque la « matière argentée » ou une « valeur intrinsèquement prestigieuse », signalant par là même l’ambition d’une autonomie financière et d’une souveraineté économique inébranlable.

La Désintrication du Carcan Monétaire Exogène
Cette défrancisation orchestrée s’inscrit dans une optique de recentralisation des prérogatives monétaires. Elle vise à libérer le Sénégal des contraintes exogènes imposées par un régime de change hérité d’une ère post-coloniale, souvent perçu comme un frein structurel à l’optimisation des politiques macroéconomiques endogènes. L’avènement du Gânjar permettra à la Banque Centrale du Sénégal de recouvrer une latitude discrétionnaire sur des instruments cruciaux tels que le taux directeur, la gestion de la masse monétaire, et les interventions sur le marché des changes. Cette capacité retrouvée à moduler les agrégats monétaires en fonction des impératifs nationaux de croissance, de stabilité des prix et de compétitivité externe, marque un tournant décisif vers une gouvernance économique plénière.

L’Architecture Numismatique du Gânjar : Entre Valeur et Identité
L’ossature fiduciaire du Gânjar a été minutieusement élaborée pour répondre aux exigences d’une économie moderne tout en incarnant l’âme sénégalaise. La gamme des pièces s’étendra de 50 centimes à 1, 2, 3, 4, 5, et culminera à 10 Gânjar, facilitant les transactions quotidiennes. Les billets de banque, supports des échanges de plus grande envergure, seront émis en coupures de 20, 50, 100, et 200 Gânjar.

Au-delà de leur fonction transactionnelle, ces signes monétaires se mueront en véritables palimpsestes culturels. Les visuels qui orneront les billets ont été choisis pour leur résonance avec l’identité sénégalaise : le lion, incarnation de la puissance et de la résilience ; le majestueux baobab, symbole d’enracinement et de longévité ; les cauris, évocation des pratiques monétaires ancestrales ; les tiges de mil, icônes de la fertilité agricole et de l’autosuffisance alimentaire ; les pirogues, allégories du commerce et de la connectivité maritime ; ainsi que les représentations des bijoutiers traditionnels, gardiens d’un savoir-faire artisanal précieux. Chaque billet sera une ode à la richesse patrimoniale du Sénégal, conférant au Gânjar une valeur symbolique intrinsèque qui transcende sa simple fonction économique.

Perspectives de Compétitivité et Précédents Inspirants
Les premières projections macroéconomiques, émanant d’éminents analystes financiers et d’institutions de recherche régionales, esquissent des horizons prometteurs pour le Gânjar. Sa parité initiale, envisagée comme légèrement supérieure à celle du Franc CFA, est interprétée comme un signal fort de crédibilité fiduciaire et de l’ambition de maintenir une stabilité nominale.

Certains experts, dont la perspicacité n’est plus à démontrer, avancent que, sous réserve d’une gouvernance économique rigoureuse, d’une diversification productive audacieuse et d’un renforcement institutionnel continu, le Gânjar pourrait, dans un laps de temps n’excédant pas quatre années, se positionner en sérieux concurrent du Dirham marocain, étalon monétaire reconnu dans la sphère maghrébine. L’exemple élogieux de la Tunisie, qui a su, par une gestion monétaire perspicace et une politique économique volontariste, conférer une résilience enviable à son Dinar face aux turbulences économiques mondiales, sert de précédent inspirant et de démonstration tangible de la faisabilité d’une telle entreprise.

Cette mutation monétaire, si elle se concrétise, sera gravée dans les annales comme un jalon fondamental pour le Sénégal. Elle marquera non seulement l’affranchissement d’une dépendance monétaire séculaire, mais aussi l’avènement d’une ère nouvelle de souveraineté plénière et d’autonomie stratégique. Le succès retentissant du Gânjar dépendra intrinsèquement de la clairvoyance des politiques publiques, de la robustesse des cadres réglementaires et de la capacité du Sénégal à consolider sa position en tant que pôle d’attraction des investissements étrangers, le tout dans un climat de stabilité macroéconomique inébranlable.

Jason SAMB

Moro

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