Madiambal DIAGNE ou l’incarnation de la fuite en avant !

Madiambal DIAGNE ou l’incarnation de la fuite en avant !
08/07/25 Moro

Devant la presse, Madiambal DIAGNE a déroulé ce qui ressemble à un plaidoyer de martyr médiatique. Convoqué dans une affaire liée à des propos tenus lors d’un débat public, le journaliste a saisi l’occasion pour dénoncer une supposée atteinte à la liberté d’expression. Mais à bien y regarder, ses déclarations soulèvent autant de questions qu’elles n’apportent de réponses.

D’emblée, M. DIAGNE  affirme que « personne ne peut [l’]empêcher de dire ce qu’[il] pense », tout en reconnaissant que la liberté d’expression au Sénégal ne serait pas directement menacée, mais seulement entravée. Une nuance qui interroge : où finit l’obstacle, où commence la répression ? Et surtout, sur quoi fonde-t-il cette affirmation ? Il ne fournit aucun élément concret, si ce n’est sa propre convocation, pour justifier une thèse aussi grave.

L’homme de médias adopte un ton d’insoumis, affirmant que « ceux qui essaient de le faire taire vont échouer », avant de remercier, non sans emphase, ses soutiens politiques et civils. Ce geste, qui pourrait paraître anodin, ressemble pourtant à une mise en scène d’un isolement calculé, destiné à galvaniser une opinion médiatique plus qu’à éclairer une affaire.

Plus surprenant encore, M. DIAGNE déclare que ni lui, ni Badara GADIAGA n’auraient dû être convoqués, mais bien le député Amadou BÂ. En somme, il se pose en journaliste pondéré et s’improvise en procureur. Pourtant, en matière d’enquête, ce n’est pas aux journalistes de désigner les suspects. Il semble oublier que le rôle de la justice n’est pas de répondre à une logique de dénonciation médiatique, mais d’examiner les faits.

Il reproche ensuite au CNRA, sa mise en demeure adressée à la TFM, tout en affirmant que le chroniqueur Badara GADIAGA « n’a fait que rapporter des faits » et « n’a attaqué personne ». Or, les propos tenus à l’antenne ont précisément été jugés problématiques par l’organe de régulation. M. DIAGNE élude cette critique de fond, préférant inverser les rôles : le mis en cause serait en réalité la victime. Cette rhétorique, bien rodée, est une stratégie courante dans les cercles où la parole médiatique s’identifie à une immunité d’opinion.

Enfin, à travers ses propos, Madiambal DIAGNE cherche manifestement à retourner l’affaire à son avantage, dans une posture de combat pour les libertés. Mais on est en droit de se demander s’il ne confond pas liberté d’expression et liberté de calomnier… À force de se poser en bouclier de la démocratie, qui en passant, n’était pas là où excellait son leader, Macky SALL, ne risque-t-il pas d’en piétiner les règles, notamment celles de la déontologie journalistique ?

Moro

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