
Depuis quelques jours, Bamako suffoque. Les stations ferment, les files s’allongent, les habitants peinent à trouver quelques litres. Le carburant est devenu une denrée rare. Et derrière cette crise, une main invisible : celle du JNIM (Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans).
Le blocus vise le cœur économique du Mali
Les routes d’approvisionnement (via le Sénégal, la Guinée, la Côte d’Ivoire), sont visées par des attaques ciblées. Des camions citernes incendiés, des chauffeurs kidnappés, des corridors bloqués : le JNIM affaiblit le pays en coupant son oxygène. Pour répondre, l’État a tenté un coup de force : escorter un convoi de 300 camions‑citerne jusqu’à Bamako. Mais la crise perdure dans les provinces. Mopti, San, Ségou ressentent déjà l’étau.
Quand l’économie s’effrite
Transport, santé, industrie minière : tout fonctionne au carburant. Sans ce dernier, un pays vacille.
Les entreprises ralentissent, les hôpitaux peinent à fonctionner. L’État lui-même perd en crédibilité, puisque les premières victimes sont les citoyens ordinaires. Mais dans le secteur minier (pilier de l’exportation), les retards s’accumulent et les profits fondent. Tous les ingrédients pour semer le doute dans les différents secteurs de l’économie malienne, sont réunis.
Une crise symptomatique d’un affrontement moderne
Ce n’est pas une crise locale. C’est une stratégie de guerre économique. Le JNIM ne frappe plus seulement avec des armes, mais avec l’asphyxie. Il exploite les fragilités, s’en prend aux flux vitaux, et parvient à imposer sa pression sans ouverture frontale. Le gouvernement de transition se démène comme un beau diable, en multipliant les réunions d’urgence, mais les fruits escomptés de telles mesures tardent à se concrétiser.
Ce que les autorités maliennes comptent désormais faire :
– Sécuriser durablement les corridors stratégiques
– Renforcer les forces d’escorte, mais aussi les réseaux alternatifs
– Réduire la dépendance énergétique et diversifier les sources (stock local, production)
– Rétablir la confiance entre l’État et les populations qui souffrent