Le PASTEF en deuil
27/08/25 Moro

Le parti PASTEF a annoncé ce mercredi 27 août 2025, la disparition de Pape Mamadou SECK, ancien agent des services fiscaux et militant engagé, emporté par une longue maladie. Cette nouvelle a provoqué une vive émotion parmi ses camarades politiques et relancé le débat sur la mémoire des détenus politiques au Sénégal.

Originaire de Kébémer, Pape Mamadou SECK s’était très tôt engagé au sein de PASTEF, dont il était l’un des membres les plus actifs dans sa localité. Aux élections législatives de 2017, il figurait en tête de liste départementale du parti, affirmant ainsi son rôle de pionnier dans la structuration de la formation politique dans cette zone.

Fonctionnaire consciencieux, il a mené une carrière remarquée au sein de l’administration fiscale, notamment au Centre des services fiscaux des Parcelles Assainies puis à la Direction générale. Ceux qui l’ont côtoyé décrivent un homme capable de concilier ses responsabilités professionnelles avec un militantisme assumé, porté par la conviction que l’engagement citoyen ne devait pas s’arrêter aux portes de l’État.

En juin 2022, son nom s’est retrouvé au cœur de l’affaire dite des « Forces spéciales ». Placé sous mandat de dépôt à Rebeuss, il avait connu une détention longue et éprouvante, marquée par une évasion spectaculaire avant d’être rattrapé par la maladie. Ses séjours répétés dans des structures hospitalières avaient mis en lumière les conditions précaires de nombreux détenus politiques.

Grâce à la loi d’amnistie de mars 2024, Pape Mamadou SECK fut libéré en même temps que plusieurs de ses compagnons d’infortune. Mais beaucoup, comme lui, ont gardé des séquelles de leurs années de détention. Plusieurs anciens détenus sont aujourd’hui malades, certains ayant même perdu la vie, une situation qui alimente les appels en faveur de justice et de réparation.

Au-delà de son parcours politique, Pape Mamadou SECK laisse l’image d’un homme profondément attaché à sa famille et à ses convictions. Il avait récemment célébré le baptême de son fils, à qui il avait donné le prénom du président Ousmane SONKO, geste symbolique de son attachement indéfectible au projet politique des Patriotes.

Depuis l’annonce de son décès, de nombreux militants et responsables de PASTEF lui ont rendu hommage, le qualifiant de « patriote injustement stigmatisé » et saluant son courage face à l’épreuve. Sa disparition rappelle celle de François MANCABOU, mort en garde à vue en 2022, et met en exergue la nécessité de lever le voile sur plusieurs zones d’ombre de la répression politique sous Macky SALL.

Pour ses camarades de parti comme pour sa famille, il restera dans les mémoires comme un homme intègre et digne, qui a payé de sa santé et de sa liberté le prix de ses convictions. Son parcours incarne l’histoire récente d’un pays traversé par des tensions politiques fortes, où la quête de justice et de vérité reste au cœur des débats.

Moro

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