
… LE SÉNÉGAL Et LA GAMBIE.
L’antenne régionale de Karang de la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (DNLT) a réussi un coup de filet majeur dans la lutte contre la migration irrégulière. Un individu soupçonné d’appartenir à un réseau transfrontalier de passeurs a été présenté ce lundi au Procureur du Tribunal de Grande Instance de Dakar.
L’enquête a été déclenchée après la découverte, sur le quai de Missirah, de 16 candidats à l’émigration clandestine, en majorité originaires de Gambie. Ces derniers s’apprêtaient à embarquer de nuit pour Betenty, sous la conduite d’un passeur.
Les investigations ont rapidement mis en évidence l’existence d’un réseau bien organisé, reliant la Gambie et le Sénégal. Selon les témoignages recueillis, les migrants auraient versé des sommes d’argent à deux recruteurs basés en Gambie. Ceux-ci les auraient ensuite orientés vers un directeur d’école installé à Missirah, soupçonné d’assurer la logistique locale du passage.
Le principal suspect, d’abord dans le déni, a vu ses déclarations fragilisées par plusieurs éléments de preuve. L’exploitation de son téléphone portable a permis de retrouver des messages vocaux échangés via WhatsApp, établissant des contacts directs avec un complice et l’un des migrants. Des liens de parenté avec d’autres candidats déjà convoyés vers l’Europe par le même réseau ont également été confirmés.
Confronté à ces preuves, l’homme a fini par reconnaître son rôle. Il a admis avoir été informé du projet dès avril 2025 et avoir facilité le départ d’un proche, tout en niant avoir reçu une quelconque rémunération.
Cette opération illustre la détermination des autorités sénégalaises à endiguer le phénomène de la migration irrégulière, qui continue d’alimenter des réseaux transnationaux de trafiquants. Elle rappelle aussi la vulnérabilité de nombreux jeunes prêts à risquer leur vie pour rejoindre l’Europe par des voies périlleuses.