La Commission électorale indépendante (CEI) a annoncé la réélection d’Alassane Ouattara dès le premier tour de la présidentielle ivoirienne, avec 94,3 % des suffrages exprimés. Le taux de participation officiel s’établit à 53,9 %, selon les résultats provisoires.
Malgré les tensions politiques et les appels au boycott d’une partie de l’opposition, le scrutin s’est globalement déroulé dans le calme. Cette victoire offre à Ouattara un nouveau mandat, au terme d’un processus électoral marqué par l’absence de plusieurs figures majeures de l’opposition.
Alassane Ouattara a, comme attendu, remporté un nouveau mandat présidentiel à l’issue d’un scrutin marqué par l’absence de réelle compétition électorale. Si les chiffres officiels font état d’une large victoire, certains observateurs dénoncent un processus vidé de sa substance démocratique.
Dès le début, la scène électorale était verrouillée. Plusieurs figures majeures de l’opposition, perçues comme de véritables challengers, ont été écartées ou empêchées de concourir. Résultat : Ouattara s’est retrouvé face à des candidats jugés de moindre envergure, sans réel poids politique national. Dans ces conditions, son score élevé a des allures de victoire à la soviétique, plus symbolique qu’issue d’une véritable confrontation d’idées ou de projets.
La Côte d’Ivoire, souvent présentée comme un îlot de stabilité économique en Afrique de l’Ouest, montre ici les limites de son ouverture démocratique. Derrière la façade institutionnelle, le pluralisme reste contrôlé, et les appels à un jeu politique plus équilibré se multiplient. Si les violences ont été limitées, la tension reste palpable, notamment dans certaines zones où la méfiance vis-à-vis du pouvoir central persiste.
Avec ce nouveau mandat, Ouattara consolide son pouvoir, mais les défis restent entiers : réconcilier une société divisée, garantir une alternance crédible à l’avenir, et éviter que la jeunesse ivoirienne ne se détourne totalement de la chose politique, faute de croire encore au processus électoral.