
… VIOLENCES ET ANNONCE DES MESURES.
Les récentes sorties du KANKOURANG, à Ngaparou et à Kolda, ont été ternies par des violences meurtrières ayant coûté la vie à deux personnes. Une situation jugée « déplorable » et « inexpliquée » par le ministre de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Amadou BA, qui a condamné fermement ces dérives et promis des mesures pour préserver l’intégrité de ce rite traditionnel mandingue.
Selon le ministre, ces débordements témoignent d’« un écart croissant entre la fonction traditionnelle de ce rite et ce qu’il tend à devenir ». Certains responsables locaux n’excluent même plus l’idée d’une interdiction si la spirale de violence perdure. Amadou BA rappelle que le KANKOURANG n’a jamais été conçu comme un instrument de brutalité, mais comme un outil d’éducation, de régulation sociale et de sauvegarde des valeurs culturelles. « Les scènes de violence ne font qu’entacher la réputation d’un élément fondamental de notre identité culturelle et fragilisent sa crédibilité aux yeux du public, tant national qu’international », a-t-il averti.
Face à ce qu’il qualifie de dérive inquiétante, le ministre a lancé un appel pressant aux communautés gardiennes du rite. « J’en appelle à l’engagement individuel et collectif de tout un chacun, notamment des entités en charge de la perpétuation de ce legs », a-t-il insisté, invitant ainsi les dépositaires du KANKOURANG à recentrer la pratique sur sa vocation première : instrument de cohésion, de communion et de transmission de savoirs aux générations futures.
Le ministère de la Culture entend travailler en concertation avec les autorités compétentes afin de prendre « toutes les mesures appropriées » pour préserver ce patrimoine immatériel, inscrit depuis 2005 sur la liste de sauvegarde urgente de l’UNESCO.