
Depuis sa nomination le 9 septembre 2025, Sébastien Lecornu, nommé par Emmanuel Macron pour diriger un gouvernement en pleine tourmente, voit son parcours académique passer au crible. Ce n’est pas une simple polémique : c’est une enquête sur la crédibilité et l’éthique d’un homme qui prétend à diriger la nation.
Pendant des années, les profils officiels du Premier ministre (gouvernement, LinkedIn, sites institutionnels) ont affirmé qu’il était titulaire d’un master en droit public. Pourtant, des révélations publiées récemment par Mediapart et relayées par d’autres médias montrent qu’il n’a jamais validé la deuxième année du cursus. Autrement dit : il n’a jamais obtenu ce diplôme. Sous pression, le CV gouvernemental a été modifié : la mention « diplômé d’un master » aurait été remplacée par « études de droit ».
Cependant, le SNAPEN (Syndicat national des agents publics de l’Éducation nationale) a déposé une plainte auprès de la Cour de justice de la République, accusant Lecornu de « faire croire qu’il détenait un master de droit public » alors que ce n’est pas le cas. Lecornu, de son côté, dénonce une « fausse controverse » et affirme qu’il n’a jamais cherché à tromper, mais bien complété la première année du cursus seulement.
Cette controverse ne reste pas une querelle de détail académique. Elle touche à l’intégrité du pouvoir, à la transparence et au contrat moral entre élus et citoyens. Lorsqu’un homme au sommet de l’État embellit son histoire, il ouvre la porte à la suspicion sur tout ce qu’il fera. Dans un contexte politique instable, absence de majorité claire à l’Assemblée nationale, alliances bancales, attentes fortes, cette remise en cause de son parcours pourrait être un élément déclencheur de motions de censure ou d’attaques de l’opposition.