Après plusieurs mois de tensions et de médiations internationales, un accord-cadre de paix a été signé ce vendredi à Doha, au Qatar, entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23). Cette signature marque une avancée diplomatique, bien que les observateurs appellent à la prudence sur ses effets immédiats.
L’accord-cadre signé sous l’égide du Qatar et de l’Union africaine prévoit huit protocoles distincts, censés poser les bases d’un processus de désescalade durable. Pour l’heure, deux protocoles ont été signés :
– Le cessez-le-feu bilatéral immédiat
– Et l’échange de prisonniers, prévu dans les dix jours suivant la signature.
Les six autres protocoles, qui concerneraient notamment la réintégration sociale des combattants, le désarmement, ou encore le statut politique du Nord-Kivu, devraient faire l’objet de négociations supplémentaires dans les prochaines semaines.
Malgré l’enthousiasme diplomatique, la situation sur le terrain reste complexe. De nombreuses zones du Nord-Kivu sont encore sous contrôle du M23, et la méfiance reste forte entre les belligérants. Plusieurs analystes jugent que cet accord est avant tout symbolique, à défaut de pouvoir produire des effets concrets immédiats.
Par ailleurs, le choix du Qatar comme médiateur souligne le rôle croissant des pays du Golfe dans les affaires africaines. Le processus sera désormais suivi de près par l’UA, les Nations Unies, et les pays de la région des Grands Lacs, dont le Rwanda et l’Ouganda, souvent accusés de soutenir certaines factions.